J'ai vu et j'ai lu

J'ai lu les paysages de l'Ombrie qui me parlaient de paix, de rondeur, d'harmonie, de tendresse, de bonté.
J'ai lu les constructions moyenâgeuses : les maisons accolées les unes avec les autres, les impasses pavées, les rues à arcades, les portes cochères avec leurs pierres en rondeur, les balcons en pierres taillées, les fenêtres encastrées dans le marbre, les murailles crénelées, les toits les uns au dessus des autres, les riches églises avec leurs plafonds en feuilles d'or, avec leurs peintures, avec leurs dallages qui se perd dans la nuit des temps, avec leurs fresques non réparées.
J'imagine qu'il y avait des ruches d'artisans très adroits.
J'ai lu aussi le ciel bleu de l'Italie !
J'ai lu les pizzerias colorées avec leurs tables à nappes rouges sur une large terrasse ; j'ai lu les services alimentaires de l'autoroute où tous les touristes prenaient le petit déjeuner, j'ai lu la fatigue des hommes et des femmes robotisés par tant de pression. J'ai vu aussi les petits distributeurs d'essence des villes présents aussi pour les dépannages alimentaires.
J'ai lu le ciel lumineux de l'Italie.
J'ai lu la ville folle, tentaculaire, sans repère, sans clocher, sans minaret, sans place, sans parking, sans magasin, sans boulangerie, sans marché, sans fruit.
Ville polluée, inaccueillante, hostile, dangereuse, ville construite uniquement pour les automobilistes, ville sans restriction de vitesse, sans policier, sans taxi, ville déserte avec ses magasins aux rideaux de fer tirés.
J'ai lu la ville - prison où on tourne en rond car il est interdit de ralentir sans se faire klaxonner, la ville sans indication pour en sortir par les routes secondaires, une seule indication c'est l'autoroute !
J'ai lu aussi le ciel sombre de l'Italie !