Enfant perdu et retrouvé

Perdu l'enfant, perdu avec sérénité, perdu avec ses amusements, perdu avec ses personnages imaginaires,  perdu avec son très grand désir de vivre, d'explorer et sa curiosité.
Mais j'ai retrouvé l'air, l'eau, le vent, le soleil, les arbres, les plantes avec la fraîcheur de l'enfance.
J'ai retrouvé un autre désir de vivre, de marcher, de m'intéresser à toutes choses, à trop de choses...
J'ai retrouvé aussi mes doubles imaginaires, ils ne parlent pas comme ceux de mon enfance mais parlaient-ils dans l'enfance, c'était bien la petite fille qui parlait seule et qui faisait les demandes et les réponses.
Mes doubles imaginaires ne sont pas aussi vivants que ceux de mon enfance, ni ils rient, ni ils pleurent. Ils sont falots, ils ne sont pas contestataires, ils ne crient pas, ils ne tuent pas, ils sont tièdes.
J'écris le passé au présent car pour le moment je ne peux pas faire autrement. J'ai besoin de revoir le passé pour le repétrir, pour le réinvestir car le passé et tous ses ressentis agissent encore en moi, peut-être à mon insu.
J'ai besoin de repasser le passé dans le présent pour éviter les recommencements ou bien s'il est nécessaire de refaire la même chose, il faut que ce soit bien conscient, bien accepté.
Le passé c'est comme les cloches qui ont sonné depuis très longtemps mais dont j'entends les échos bienfaisants ou malfaisants après de longues années.
Je m'interroge aussi pourquoi je ne peux employer le passé simple, à la rigueur un peu de passé composé mais je voudrais un présent qui inclut le passé.