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paysages et écriture
24 avril 2011

Chercher un port

Cet homme cherche une peinture ovale comme un oeuf, comme la terre, sans coin, sans recoin, un paysage contrasté violent et doux, ovale mais ambigu.
Un lieu bleu et ocre avec de l'eau jaillissante comme une source, avec une terre déserte et assoiffée.
Une source, un désert, voilà l'homme. S'il perd la source, il s'enfonce dans le désert et peut chuter dans les failles. S'il perd le désert, il devient insipide se prenant pour un Dieu, vraiment odieux.
Mais il est difficile de garder les deux, la source il l'entend jaillir en lui puis elle disparaît et alors il se dessèche au soleil et il ajoute des riens aux riens et cela devient plus désertique de jour en jour; l'eau peut-elle irriguer le désert, restera-t-il seul et stérile.
Comment ce désert aride coexiste-t-il avec l'oasis sur un espace restreint ? c'est comme si le désert appelait la source et celle ci attendait le désert.
Étrange désert qui souvent ne peut être irrigué car la mort et en lui mais la vie surabonde dans cette oasis étrangère qui est féconde et ne peut pas se dessécher.
L'eau ne tarira pas, c'est aux plantes et aux animaux de prospérer !
( et le désert attend la poussière de l'homme disparu )

Il cherche un port pour s'abriter, pour se protéger des tempêtes de la haute mer. sur un bateau fragile au milieu de toutes ces eaux, sans terre à l'horizon juste une ligne bleue courbe, très loin. Il a vogué jour après jour, années après années, il a traversé les brouillards de la mer et l'obscurité des nuits. Chaque homme est seul sur son bateau, souvent sans boussole, juste l'étoile polaire quand le ciel est dégagé.
Il a perdu la direction, il a tourné en rond et souvent il a voulu revenir en arrière mais impossible un mur se formait sur la mer, un mur de nuages noirs. Coûte que coûte, il fallait avancer avec ou sans voile, suivant les vents et les circonstances. Il fallait oublier le port de départ, la matrice nourricière, les protections et les dépendances.
En cas de gros avaries, on pouvait compter sur la solidarité des marins mais fallait-il qu'ils croisent des bateaux dans ces parages. Il y avait la radio à bord avec toutes ces voix mais pas de radio émettrice.
Mais en cas de retournement  du bateau, il fallait compter sur l'instinct de survie car cela semblait impossible pour un sauveteur d'être là au moment du chavirement.
Voilà l'ouragan, les vagues noires et l'écume blanche, les creux profonds et les tangages, l'eau jetée partout et l'obscurité au milieu du jour. Voilà la mer immense, la peur de l'homme et de l'oiseau accompagnateur ; voilà le bateau qui se plaint, les craquements et les crissements.
Voilà l'homme qui doit se réveiller s'il ne veut pas mourir aujourd'hui ; il va se ressaisir, reprendre confiance mais il ne fera rien pour accélérer cette traversée car il n'est pas pressé d'entrer dans un port étranger qui sera peut-être le dernier !
Il a fait des escales dans des ports accueillants mais il craint celui qui écrira à son entrée :" Arrivée " et il devra laisser le bateau à quai !

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