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paysages et écriture
22 avril 2011

Pour plus de vie

Elle avait marché avec la nature, elle avait déambulé dans les petits chemins, elle avait exploré les combes profondes. Elle était assise sous le ciel bleu mais ce qu'elle voyait ce n'était pas le bleu du ciel, c'était une nuée grise qui l'enveloppait et ne permettait pas cette communion avec la vie sous toutes ses formes.
C'était une nuée opaque où le passé semblait médiocre, le présent plein de risques et l'avenir incertain.
On aurait pu croire à une satisfaction avec ce livre, non c'était une incertitude, un doute. Tout cela était
peut-être arrivé car il n'y avait plus de curiosité pour cette petite fille passée.
Mais elle restait curieuse pour la femme, pour les femmes et pour l'homme en général. Sa vie n'était qu' une série de petites explosions, rien de limpide comme un fleuve tranquille.
Les colères contre sa mère, contre l'école, contre l'éducation à la religiosité, contre les guerres d'Algérie ou d'Indochine. Les grandes colères contre les mots racistes : bicot ou autres insultes.
Et tout cet amour qu'elle voulait offrir à celui qui permettait l'explosion de la vie, et tout cet amour retenu devant des hommes, toute cette maladresse, cette timidité, ce désir profond de se donner qu'à un être choisi pour sa générosité en oubliant le reste.
Cette femme d'un âge certain qui aimerait danser pour délier ce corps encore courbaturé mais peut-être danser seule au milieu des autres danseurs.
Cette femme qui aimerait nager au milieu des autres nageurs ou marcher avec les autres marcheurs.
Est-ce vrai ?
Elle ne voulait pas faire obstacle à la vie, elle voulait laisser entrer la lumière de la cave au grenier.
Elle avait prise tous les risques pour ne pas se raidir, pour ne pas se fermer à l'amour. Le risque de trouble, de déstabilisation, de vibration de tout son être.
Mais l'amour englobait le monde et il faudrait qu'elle sente cela pour vivre la jouissance et la création.
Les feuilles mortes étaient là par terre, elles ne servaient plus à rien.
Mais les feuilles vertes étaient là aussi, plus ou moins ouvertes, plus ou moins en bourgeons, plus ou moins colorées. Il y en avait de partout, sur le chêne, sur le pin, sur les arbustes, sur les églantiers, sur la vigne sauvage et sur toutes ces petites plantes inconnues qu'on ne pouvait pas encore reconnaître !
Des feuilles vertes de partout, toutes petites, elles commençaient à se nourrir des feuilles mortes. Quelques arbustes avaient fleuri en blanc, les petites plantes avaient fleuri en jaune, en violet, en rose.
Mais pour que le paysage deviennent beau, il fallait que toutes ces feuilles mortes aient disparu, absorbées par la terre.
Parabole ! il fallait qu'elle oublie, qu'elle laisse mourir ce qui devait l'être, comme une taille, une petite douleur pour plus de vie.
Les poules caquetaient au loin, peut-être faisaient-elles des oeufs !

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